Inauguration de l’usine française de couches bébé de Naturopera
Naturopera, le groupe français qui a créé les marques de couches jetables Tidoo, Carryboo et Libellys, a inauguré cette semaine son usine de couches jetables bébé dans les Hauts-de-France. J’y ai été invitée, et je vous raconte comment c’était !
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Naturopera : une PME française
La marque Tidoo commence à commercialiser ses couches bébé en 2013, dans les magasins bio. Sa petite soeur, Carryboo, arrivera en 2017 pour s’attaquer aux couches en grandes surfaces. En parallèle, les deux marques proposent des soins bébés. Elles seront ensuite également vendues en ligne, sous forme d’abonnement. Le groupe industriel Naturopera voit le jour en 2019, et s’attaque à de nouveaux marchés : l’entretien ménager (avec ses marques naturelles et biodégradables Safe, Hygios puis Clean), les couches en pharmacie (avec la marque LIbellys), les protections féminines (marque Tadam) et même les kits de produits ménages en DIY (l’atelier du DIY).
Depuis ses débuts, Naturopera est une marque aux forts engagements RSE : la quasi-totalité de sa production est française, sur l’ensemble de ses gammes. Ses produits de soin bébé sont bio et naturels – malheureusement, la composition de ses couches reste d’origine synthétique plutôt que naturelle (ce qui explique, entre autres, sa note au classement du label Quelle Couche®).
L’usine de couches de Naturopera
En 2022, Naturopera innove en inaugurant sa propre usine de couches en France, près de 5 ans après avoir initié le projet ! Cette usine (la troisième en France), est située à Bully-les-Mines, dans les Hauts-de-France.
Cette usine va permettre à Naturopera de maîtriser l’ensemble de sa production, et donc de fabriquer elle-même les couches de ses 3 marques. Les couches produites dans l’usine subissent jusqu’à 60 contrôles (matières premières, pendant la production sur la ligne de fabrication, et sur produit fini). La capacité de production est de 800 couches / minute ; Naturopera vise, à terme, produire 200 millions de couches par an dans son usine. Le bâtiment et les process de production ont été pensés pour réduire le plus possible son impact environnemental et ses besoins énergétiques (par exemple, la chaleur émise par la machine de fabrication est récupérée pour chauffer le bâtiment l’hiver).
La composition des couches restera inchangée : toujours sans chlore, lotion, parfum ou OGM (l’indicateur d’urine restera-t-il ? Ce composant a été reconnu comme source de contamination par l’ANSES qui en demande le retrait). La cellulose des couches Tidoo sera bientôt non-blanchie, dans la démarche globale de Naturopera de réduire l’impact de ses matières premières sur l’environnement.
Enfin, last but not least, le fait d’avoir sa propre usine permettra à Naturopera et ses marques Tidoo et Carryboo d’envoyer directement les couches depuis l’usine jusqu’au client final sans passer par des intermédiaires logistiques ou de distribution, réduisant ainsi considérablement l’empreinte carbone de sa production. Génial de pouvoir proposer des couches en circuit court !
Le groupe Naturopera présente cette usine comme sa « fabrique à couches écologiques ». Comme expliqué dans mon guide pratique des couches jetables, c’est à mon sens impossible… Tant que les couches ne sont pas biodégradables, et qu’elles représentent un déchet en fin de vie (1 tonne par bébé de la naissance jusqu’à la continence, quand même !), il n’est pas possible de considérer une couche jetable comme étant écologique. Bien entendu, certaines marques optent pour des procédés de fabrication éco-responsables, en limitant au maximum leur empreinte environnementale, et il est normal que ces marques soient mises en avant et reconnues pour leurs engagements RSE (notamment grâce au label Quelle Couche®).
Pour tout comprendre sur ce que doit (et ne doit pas !) contenir une couche jetable pour bébé, connaître les critères importants à étudier lors de votre choix, les ingrédients à éviter absolument, vous pouvez consulter mon guide jetable des couches bébé. Il regroupe mes 5 années d’expérience à étudier et décrypter le marché des couches jetables bébé.
L’inauguration de l’usine
Le groupe Naturopera m’a ainsi conviée à leur inauguration qui a eu lieu ce mardi 18 octobre, ce qui m’a un peu surprise d’ailleurs – j’ai reçu l’invitation quelques heures après avoir fini un call avec eux suite au lancement de mon site Quelle-Couche.fr. Les équipes Naturopera semblaient assez dubitatives de la note attribuée aux 2 marques, ainsi que des critères que j’ai choisis pour le scoring. J’ai tout de même accepté l’invitation, ravie de pouvoir enfin visiter une usine de couches après 5 ans à rédiger du contenu à ce sujet ici !
Me voici donc partie pour Bully-les-Mines – habitant près d’Aix, j’ai donc 10h de train prévues en 24h. Un déplacement intense, surtout en période de grève et pénurie d’essence ! Arrivée sur place, mauvaise surprise : malgré avoir confirmé ma venue par mail, je ne suis pas inscrite sur les listes… 🙃 heureusement, l’accès m’est tout de même autorisé et un badge m’est attribué.
L’inauguration commence par un parcours libre, durant lequel on découvre plusieurs panneaux nous indiquant l’histoire du Groupe, de ses différentes marques, les infos produits… J’apprends d’ailleurs à cette occasion qu’en plus des produits d’hygiène bébé, la marque fabrique des produits ménagers et même des kits DIY !
Viennent ensuite les discours d’inauguration des co-dirigeants, ainsi que ceux des officiels de la région, entrecoupés par des vidéos d’installation et construction de l’usine (que j’ai d’ailleurs trouvées hyper intéressantes !). Puis nous assistons à la mise en route de la machine de couches ! Elle est entièrement vitrée et on peut apercevoir toutes les étapes de fabrication de la couche, jusqu’à la sortie du paquet emballé. Un spectacle impressionnant, fascinant et même hypnotisant !
Malheureusement, il n’y a pas eu d’infos spécifiques données sur le plan technique. Je pensais qu’on aurait des informations sur la façon dont ils allaient s’approvisionner pour les matériaux, la date à laquelle ils basculeraient l’intégralité de leur production sur leur nouvelle usine, la façon dont les marques prévoyaient de traiter les étapes logistiques sur site, les différents métiers présents sur le site… Ça n’a pas été le cas, et il n’y a pas eu de temps d’échange prévu pour pouvoir poser des questions. Moi qui étais très enthousiaste à l’idée de visiter une usine de production de couches pour la première fois, j’ai eu un peu le sentiment de rater 90% des infos pour lesquelles je suis venue, et d’avoir été plus invitée par politesse que dans le but de comprendre un peu mieux l’ambition de la marque et son projet de production de couches françaises.
Pour conclure, Naturopera a réalisé un très beau projet avec cette usine de couches dans le Nord, la 3e sur le territoire français. La PME française a réussi à relever un sacré défi et ancre encore davantage ses engagements RSE en optant pour une production 100% française et interne de ses marques de couches Carryboo, Tidoo et Libellys. C’était une très belle inauguration sur le plan institutionnel et territorial, qui m’a malheureusement laissée sur ma faim sur le plan technique. Si Naturopera passe par là : merci pour l’invitation, et sans rancune pour l’oubli de mon badge invité 😉